Les patients porteurs d’un kératocône peuvent sous certaines conditions bénéficier du cross linking associé à un traitement de chirurgie réfractive qui va réduire ou supprimer les défauts visuels.
Dans les kératocônes frustes voire même dans les formes modérées,
chez qui une indication de cross-linking aura été posée, on peut associer un traitement réfractif chez ces patients (à conditions de ne pas dépasser 50 microns d’ablation, soit environ 4 dioptries et de laisser une épaisseur finale de cornée d’au moins 400 microns), ceci afin de corriger ou de diminuer sensiblement le défaut visuel de ces patients (myopie et astigmatisme).
Devant une cornée présentant une asymétrie ou un amincissement,
mais en l’absence de diagnostic établi de kératocône, nous pouvons associer un cross-linking léger à une PKR ou mieux à une TransPKR afin de corriger ou de réduire le défaut visuel de patients myopes et/ou astigmates afin de rigidifier leur cornée et d’empêcher une déformation secondaire de celle-ci.
Nous proposons donc la Xtra TransPKR au cours de laquelle dans un premier temps (intégralement sans contact et 100% Laser) on pourra corriger le défaut visuel du patient comme on le ferait dans une TransPKR habituelle et dans un 2ème temps on pratiquera une exposition de quelques minutes aux UVA pour rigidifier et fixer la cornée après imprégnation de Riboflavine.
Le nombre de cas d’ectasie après technique de surface est faible, et leur analyse révèle pratiquement à chaque fois la présence d’une forme certes débutante mais avérée de kératocône, qui aurait de toute façon évoluée sans réalisation de la PKR.
A l’inverse, il existe des études publiées qui établissent que la PKR pratiquée chez des sujets présentant des cornées suspectes ne montre pas d’effet aggravant de cette technique.
Selon Gatinel « un raisonnement simple permet d’ailleurs de réfuter la nocivité des techniques de surface pour les formes suspectes.
La PKR est une technique plus ancienne que le LASIK, et qui a donc été réalisée chez de nombreux patients présentant des cornées suspectes (quoique non identifiées comme telle à l’époque car la réalisation d’une topographie n’était pas systématique avant chirurgie).
De plus, les magnitudes des traitements délivrés étaient plus importantes qu’aujourd’hui. Enfin, il n’y avait pas de précautions particulières vis à vis de la prévention d’une ectasie, car cette complication ne fut décrite… qu’en 1998, soit au début de la période d’essor du LASIK. Ainsi, si la PKR accentuait significativement le risque d’évolution vers l’ectasie, alors il devrait exister autant voire beaucoup plus de cas de kératocônes iatrogène post-PKR que post-Lasik »
Néanmoins devant une cornée fine ou présentant une légère asymétrie il nous parait une précaution supplémentaire d’associer au traitement laser de surface un cross-linking de séquence moindre que dans une forme évolutive de kératocône.
Concernant le Xtra Lasik que proposent certains Centres, notre position est la suivante ;
Le Lasik Xtra est une procédure complémentaire au Lasik classique visant à permettre le traitement laser chez des patients présentant des cornées trop fines ou présentant des asymétries suspectes de formes frustes de kératocône.
Le but est de rigidifier le cornée afin d’éviter une ectasie post chirurgie qui est une complication grave de la chirurgie réfractive.
Le Centre Ophtalmologique Paris Ouest a fait le choix de ne pas proposer cette technologie dans la mesure ou nous récusons systématiquement le Lasik sous toutes ses variantes (Lasik, Femto, Smile) dès qu’un doute (si minime soit il) est mis en évidence lors du bilan d’éligibilité concernant l’épaisseur ou la morphologie de la cornée à opérer.